vendredi 2 février 2018

Bike test : Indian Scout Bobber 1200

Indian Scout Bobber


Petit matin frais en cette fin janvier.
Le temps n'est pas au beau mais il ne pleut pas. Idéal pour un bon coup de moto.
Justement dispo pour pouvoir envisager sereinement cette activité, il me restait à me décider. Difficile me diras-tu ! 
Oui, mais non. Car c'était sans compter sur Monsieur D, que l'on ne présente plus, qui m'avait laissé entendre que quelques kilomètres au guidon de la dernière Indian Scout Bobber me feraient le plus grand bien.
Je suis obligé de reconnaitre qu'il avait raison.
Comme cela n'aurait eu aucun sens de tester cette bécane seul dans mon coin, j'ai pris le temps de capturer son image puis de rassembler mes impressions à son guidon pour t'en faire part. 
Tu le sais déjà, mon point de vue n'est pas journalistique, c'est juste une remontée d'infos de la part d'un motard au quotidien. Pour le côté technique tu pourras prendre les détails sur le Net.
Voilà enfin cette Indian Scout Bobber.
C'est une petite machine, basse et ramassée. Tous les canons du genre ont été exploités pour faire muter la Scout sortie en 2015 en une sorte de "muscle bike" assumée. 
Le principe originel du bobber, né dans les années 40, consistait à transformer une moto de route lourde et peu maniable (souvent ex-militaire) en une moto plus apte à s'aligner en course, en tous cas à ne pas ressembler à celle de papa. Largement repris par les préparateurs au fil du temps, ce concept est désormais pleinement utilisé par les constructeurs. Chez Indian, on ne peut y couper, ne serait-ce que pour asseoir une gamme déjà bien ancrée sur le marché du custom, très concurrentiel.
Les différences principalement esthétiques portées par la Scout Bobber s'inscrivent donc dans l'air du temps.  
La ligne générale s'appuie sur une "courbe tendue" qui part du tout nouveau capotage de phare, épouse celle du réservoir, file à l'arrière pour nous laisser admirer les nouveaux sabres et s'achève à la pointe du support plaque, après avoir survolé la selle monoplace. 
Les roues de 16" sont dotées de pneus à crampons et surmontées de garde-boues raccourcis, pour un effet visuel qui n'est pas sans rappeler la mode scrambler. 
L'assise plutôt basse, un guidon au cintre presque plat auxquels s'ajoutent des commandes aux pieds avancées (ou reculées, c'est selon!) propose une position de conduite très typée, les pieds et les mains projetés en avant, le dos courbé, la tête rentrée dans les épaules.
Et bien quoi ?! C'est plutôt confortable ! Même si, je dois l'avouer, mon mètre quatre vingt douze est un peu "tassé". 

Indian Scout Bobber

Bon très bien. Mais si on roule ?
Comme sur la version précédente, la clé (non codée, sans transpondeur) s'insère dans le contacteur situé à gauche entre les cylindres.
Contact ! Initialisation et, d'une pression du pouce je réveille le twin à tête d'indien. 
Ce modèle de démo est judicieusement équipé d'une ligne d'échappement DrJekill & MrHyde qui permet, en appuyant sur un simple bouton placé au guidon, de faire varier le volume sonore produit par le moteur. Génial !  Bien entendu, je l'ai réglé "à fond" pour profiter pleinement de la musique du bloc 1200cm3 double ACT. 
La première verrouille dans le feutre, la bête s'élance.
La position de conduite spéciale, quand on en a pas l'habitude, est tout de suite familière. La hauteur de selle assez basse est rassurante, surtout lorsqu'il faut rouler "feet first" (les pieds en premier). 
Pour découvrir l'indian Scout Bobber, j'ai décidé de suivre un parcours mixte, entre ville et zone péri-urbaine plus accessible. Les Monts d'Or au dessus de Lyon puis les bords de Saône dans le 9ème arrondissement. 
Ce matin les différents revêtements sont "gras mouillés" et ne permettent pas facilement de mettre la poignée dans le coin. Cela dit, avec un brin de malice et d'expérience il y a largement moyen de se faire plaisir. 
C'est donc avec cet état d'esprit que j'ai entrepris la balade. 
La Scout Bobber est légère et facile à placer. Elle est très réactive aux appuis, ce qui confère parfois une certaine légèreté au guidon sans pour autant provoquer d'inquiétude. Les pneus, dont le gros diamètre pouvait faire douter de la maniabilité de la machine, se font quasiment oublier. Si le rythme augmente il faudra tout de même être vigilant pour la garder en ligne.

Indian Scout Bobber... Bon, là c'est tout droit alors...

D'ailleurs, comme avec sa devancière, il est particulièrement agréable de la taquiner un peu sur l'angle. Car elle y va, sur l'angle ! Malgré des repose-pieds assez écartés, la garde au sol est tout à fait respectable et permet quelques excentricités (enfin moi j'appelle ça comme ça ! Note que les échappements Dr Jekill & Mr Hyde sont relevés et plus courts que ceux d'origine qui, je pense, peuvent "frotter" facilement).
Par exemple? Celle que je préfère: corriger la traj' en s'appuyant sur le repose-pied intérieur est possible et assez jouissif une fois passée la seconde d'étonnement. L'appendice en question se replie doucement pendant que "tu règles la profondeur" en lissant le bitume avec le talon de la botte. Léger contre braquage au guidon et ...gaz ! Oh que c'est bon ! La sortie de courbe sur le couple d'abord, puis l'arrivée de la puissance ensuite, est l'instant magique. Le bloc tracte sans faiblir, il faut s'accrocher au guidon fermement pour encaisser l'accélération. 
Ne perd pas de vue qu'avec les pieds en avant tu ne peux pas te tenir comme tu le voudrais, ce qui décuple les sensations. Les montées en régime sont franches et sans temps mort. Tous les chevaux sont là, et ils sont près d'une centaine ! 
Le moteur est extra. Onctueux, réactif, presque "sportif".  Avec toutes les caractéristiques d'un "V" moderne: coupleux dès les bas régimes, avec une puissance ressentie jusque haut dans les tours et un gros frein moteur. Génial !
Le ride by wire fait le boulot et le contrôle des gaz est juste au poil. On est en permanence tenté de faire le zouave, juste pour profiter des relances et de l'allonge élastique du twin. La boite est bien étagée, son verrouillage précis. Le 6ème rapport est une overdrive (une surmultipliée) 
Le freinage n'appelle pas de critique particulière. Efficace, il est secondé par un frein moteur très présent et fait preuve d'un mordant plus que convenable dans les conditions de l'essai.
Pour une bécane de cette catégorie elle est épatante ! Parce qu'objectivement elle n'est pas faite (que) pour ça la Scout Bobber.

Indian Scout Bobber, le vétouine

Son truc, c'est aussi le cruising. Et un peu la frime, aussi. Carrément même. 
Car il faut le reconnaitre, on a fière allure à son guidon !
De plus, le moteur peut également se faire doux et placide. Capable de ronronner en 6 à partir de 1400 tours sans à-coups, c'est un plaisir que de se laisser glisser dans le "platplatplat" de l'échappement adouci d'une simple pression du pouce. Pinaise ! je pourrais faire ça toute la journée.

Le regard loin, le sourcil circonflexe et la main gauche négligemment posée sur la cuisse, tu cruises.  Tu roules peinard, sans arrière-pensées. Sans penser à rien d'ailleurs, puisque l'Indian Scout Bobber, bien élevée, coupe le clignotant toute seule lorsque tu as fini ta manœuvre. Elle t'indique gentiment le rapport de boite engagé. Elle ne consomme pas plus qu'un gros moineau. Elle va chercher le pain. Elle te permet d'emballer. Ah tiens, non. Pas ça. Ou alors oui, mais il faudra passer à la concession acheter la selle passager en option, assortie des repose-pieds qui vont avec. 
M'enfin un bobber est censé être une bécane d'égoïste... non? 
Ce serait dommage d'en rester là car, si il y a bien quelque chose qui m'a marqué par rapport à la première mouture de la Scout, c'est l'amortissement. C'est que, vois-tu, je fais dans la courbe de poids à trois chiffres. Alors je suis attentif à la question.
L'équilibre avant/arrière est plus homogène sur la nouvelle que sur "l'ancienne". Si les amortisseurs arrières sont différents, ils sont toutefois plus courts et viennent parfois talonner sur les gros chocs. 
La fourche quant-à elle, est dotée d'un système à cartouche plus progressif, qui permet un guidage précis et encaisse les reliefs sans broncher. 
Globalement l'amortissement est plus ferme et plus efficace sur la Bobber que sur sa devancière. Cela lui donne un petit côté spartiate que certains qualifieront de dur. Mais la tenue de route y gagne résolument. Le plaisir de conduite est au top.

Après une petite séance photos au bord de la Saône en crue, quelques kilomètres encore pour être sûr de mes sensations et j'ai dû prendre le chemin du retour, sans entrain. Je l'aurais bien gardée encore un peu, moi, cette Indian !

Alors bon, me diras-tu. De quoi d'autre as-tu besoin ? Georges nous dirait : "what else?" .
C'est une étonnante et attachante petite bécane dotée d'un gros moulin. D'aucuns diraient "un gros coeur".

J'en était là, le nez au vent, à 2500 tours en trois. Je profitais pleinement des relances velues quand j'ai mis le doigt sur le truc. Car il y en a un: l'autonomie. Diantre ! que va-t-il nous révéler?  
Et bien c'est simple : la position de conduite bobber ne vise qu'à une chose, comprimer ta vessie. Un grand café, 20 minutes de route et c'est déjà l'arrêt qui s'impose. Le problème d'autonomie, c'est le tien, pas le sien ! 
Épatant, et rudement bien trouvé. Je comprends mieux ces attroupements de bobbers aux terrasses de cafés maintenant...




Ce modèle est à l'essai chez Indian Lyon, 24 rue des Aulnes, 69760 Limonest
Demande Monsieur D ou Antho de ma part ! ;-)  04 37 46 18 02
le facebook de la concess' 

Des photos ? Avec plaisir ! 


Indian Scout Bobber

   


Indian Scout Bobber, commodo droit !




 
Indian Scout Bobber, commodo gauche !




 
Indian Scout Bobber, le fond de compteur désormais noir




 
Indian Scout Bobber, la selle






 
Indian Scout Bobber, les silencieux à commande électronique Dr Jekill & Mr Hyde






 
Indian Scout Bobber






 
Indian Scout Bobber






Indian Scout Bobber


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire