mercredi 27 septembre 2017

Coligny 2017 : 11ème montée historique Maurice Violland - Ep.1


Montée historique de Coligny 2017 : Il a bon dos Kévin !



Le temps tourne à l'automne, le fond de l'air est frais. 
7 heures. Il fait grand beau ce dimanche matin. Mamy ZRX fend le brouillard de la Dombes à un rythme soutenu. La mécanique ronronne, le Micron chante et mes doigts gèlent. Enfin, presque. C'est que j'ai enfilé mes gants d'été juste après avoir regardé le bulletin météo... J'aurais dû me douter qu'en quittant la Capitale des Gaules je rencontrerai ces fichues nappes de brouillard opaques et blanches flottant au ras des étangs, jusque sur la route. 
Pas grave ! Le bon côté de la chose est que c'est tout simplement magnifique à regarder. Un soleil rougeoyant commence à faire son apparition et enveloppe peu à peu le paysage de rayons d'abord timides, puis de plus en plus présents. 
Il fait bien jour lorsque j'aborde le contournement de Bourg en Bresse. Gargouillis à l'admission, pétouillis à l'échappement, mon gros Kawa ne demande qu'à se dégourdir les bielles. 
Gaz ! Je lui offre une grosse montée en régime en prenant la direction de Lons-le-Saunier par la D1083. Il y a de la place, de quoi tirer les rapports, avec modération bien entendu. Je quitte la Dombes pour le Revermont.

Comme tout amateur de motos, de courses de côtes et de montées "en anciennes" , je me rends à Coligny. 
Tous les ans depuis 11 ans, l'Union Motocycliste de l'Ain (UMAIN) organise sa montée historique, dédiée à Maurice Violland, président d'honneur de l'UMAIN et fondateur du circuit international de Bourg-en-Bresse, disparu en 2010.
Cette édition revêt un caractère particulier car elle honore en plus la mémoire de René Géret, "The Voice" speaker infatigable du championnat de France de la Montagne Moto, sociétaire de l'UMAIN et instigateur de cette même montée, disparu en début de cette année.

Conçue pour accueillir des machines classiques, solos, side-car de compétition et de collection, la montée historique Maurice Violland est devenue au fil des ans le rendez-vous incontournable des animateurs du championnat de France de la Montagne. Il ne s'agit pourtant pas d'une montée chronométrée, elle est hors compétition, mais représente en quelques sortes la clôture "off" ou non officielle de la saison.
Elle accueille avec succès des machines d'exception, ou présentant un intérêt particulier, des origines jusqu'en 1989. 
De nombreux clubs font également le déplacement. On peut également y croiser des collectionneurs avisés, des amateurs éclairés et des... pilotes du dimanche !
Le paddock est toujours d'une exceptionnelle qualité, tant par les machines exposées que par les participants, tous plus passionnés les uns que les autres. 

Le bourg de Coligny est adossé au Revermont, la montagne de la Haute-Bresse qu'on appelle Jura quelques kilomètres plus au nord. 
C'est une portion de la départementale 86 qui sert de théâtre des opérations.
La piste est balisée et sécurisée par les commissaires de l'association, aidés par des membres de clubs rompus à l'exercice.
Je dois d'ailleurs signaler que le tenue d'un évènement tel que celui-ci ne pourrait avoir lieu sans le concours de nombreux bénévoles. 
L'organisation à fort à faire notamment pour renforcer les accès et la sécurité, compte tenu de l'ambiance entourant désormais les manifestations publiques. Les autorisations préfectorales sont de plus en plus ardues à obtenir. Chapeau ! 

De mon côté, j'arrive sur la pointe des pieds largement avant la première montée. Après avoir parqué Mamy ZRX sur "un parking moto préfectoralement correct", je dégaine mon Nikon et rejoins le paddock. 
Point de fébrilité, les participants s'éveillent, considèrent le soleil qui monte dans l'azur. 
Ah ! Voilà une belle journée qui s'annonce. 
Appoints de carburant, moteurs en chauffe, mécanique de dernière minute, tout se met en place.  
La sono grésille, la première série est appelée à prendre le départ. 
Seul Christian "Napoléon" décide de ne pas monter, il est tôt et son cuir est froid... brrr ! 
Pendant ce temps je suis au café avec quelques éminents représentants de la Vieille Bécane Beaujolaise (VBB), Nad, François et Arnaud, entre autres. Les nouvelles fusent, les vannes aussi ! 
Le remontant caféiné permet d'aborder sereinement la côte. Elle est bien aménagée, les abords nettoyés et tondus. On circule facilement malgré la pente. Il faut comme toujours avoir prévu de bonnes chaussures, mais c'est bien là la seule contrainte. 
La vue sur la piste et les bolides est dégagée et agréable. Il faut dire que le cadre est superbe, la route serpente sur le flanc d'un vallon verdoyant et frais, au milieu des vaches.
Un véritable dépaysement pour qui vient de la ville, et un peu d'air pur.

L'air se charge peu à peu des bruits et des odeurs de la course. Bien que le chronomètre soit banni pour l'occasion, cela n'empêche pas les participants d'être généreux avec la poignée droite. Vu l'heure matinale on peut même dire qu'ils tartinent. 
Ce n'est pas Didier qui dira le contraire, lui qui perd l'avant de sa superbe Laverda 500 Formula  dès la première montée, dans le premier virage. Heureusement sans mal pour lui, un peu plus pour la moto qui devra passer l'hiver à l'atelier.

Les petites cylindrées deux temps attisent toujours ma curiosité et suscitent un brin de nostalgie. Elles sont plutôt bien représentées à Coligny. 
Plus qu'un modèle en particulier, j'aime surtout la combinaison du bruit qu'elles produisent avec l'odeur qu'elles dégagent. De la mob kitée à la 125 de Grand Prix, c'est un état d'esprit. Les voir fuser d'un virage à l'autre, légères, sans frein moteur, voir travailler le cadre et les pneus est ébouriffant. Les arômes d'huile de ricin (synthétiques aujourd'hui) participent à l'ambiance et flottent longtemps dans l'air après le passage des bécanes.

Les séries s'enchainent pendant que je gravis la côte, passant d'un champ à l'autre, veillant à bien refermer certaines barrières pour éviter que les vaches n'aillent visiter la campagne alentours. Ici elles n'ont pas de trains à regarder passer ! 
Après les petits cubes viennent les plus grosses cylindrées. Les dernières à passer étant théoriquement les plus puissantes et récentes. 
Je balade mon zoom d'un participant à l'autre en essayant de trouver le "petit truc". Pas simple ! Je cherche l'angle sympa, à capter une attitude et même parfois un regard.

A ce jeu là le temps passe vite. Les sensations sont multiples, l’ouïe fonctionne en préambule. Les envolées mécaniques au loin trahissent le modèle qui arrive (un Honda ne produit pas le même son qu'un Yam' ou un Kawa, par exemple) . Passages de vitesses, rétrogradages, freinages appuyés ou au contraire progressifs, permettent d'estimer la position de la moto sur le tracé. La rumeur enfle jusqu'à voir apparaitre la machine à la sortie du virage dans lequel je me trouve. En une fraction de seconde (parfois un peu plus...) elle disparait dans le virage suivant. Le son reprend le dessus, dans l'autre sens, en attendant la moto suivante. 
168 partants inscrits montent ainsi quatre fois chacun jusqu'à midi. C'est sportif ! Et ça creuse ...

De retour sur le paddock, je tâche de faire une revue de détails en photos. Ce faisant, je croise les pilotes et animateurs de la journée. Il y a Jean Pierre Burloux dont le side F2 Suz/Derbyshire fonctionne à merveille, Guy Lallemand et son Suzuki 750 GSX-R de 1985 superbement préparé, Stéphane Morel avec une 1100 Katana attelée Panda, encore en phase de réglages mais diablement efficace. Le Leyment Ô Cycle est présent en force, Doudou et Néné aux manettes, avec bien entendu L'Bougnat, side-car à moteur Honda CB450K0 affûté pour la piste. 
Un peu plus loin je croise Christophe Convers, double Champion de France de la Montagne Moto Ancienne, sociétaire de l'Amicale Motocycliste du Doubs, qui a troqué pour l'occasion sa Kawasaki Rickman contre une superbe Kawasaki Z1000 de 1977. Il s'est cassé la clavicule à l'entame de la saison au guidon de la Rickman et, n'ayant du pu participer au championnat cette année, il vient prendre du plaisir dans la montée de Coligny. Il est accompagné du retraité le plus rapide de la région, Christian "Napoléon" Geoffre, qui attendra la température clémente du début d'après-midi pour sortir sa superbe Yamaha 350 RDLC de 1983.
Aperçu mais trop tard (ils roulent vite !) Nicolas Guenard, triple Champion de France de la Montagne Moto catégorie 1300cc, ainsi que l'incontournable Maurice Maingret et sa 500 Jawa double arbre de 1954 (quel ramage!)

J'en suis là , à chercher mes réglages quand on m'interpelle : "Oh! T'as mangé?" C'est François qui, passant par là m'invite à rejoindre la table de la VBB. 
Et bien m'en prends ! D'abord parce-que je retrouve avec plaisir toute l'équipe Beaujolaise qui m'a accueilli lors de la montée du Ventoux en avril dernier, mais surtout car je peux enfin m'assurer de visu du rétablissement progressif et sûr de Jacques, le président de la Vieille Bécane Beaujolaise. 
Un pépin de santé l'a obligé cet été à un check-up complet: révision des jeux aux soupapes, contrôle de l'étanchéité des circuits et nettoyage des rupteurs d'allumage. Avec Maïté pour veiller au grain, Jacques va moins polluer et prendre plus de tours qu'avant ! ;-) :-) J'en profite pour leur présenter mes meilleurs vœux !
Alors donc, je me retrouve attablé sous le barnum VBB, installé au milieu des motos qui refroidissent et d'une joyeuse bande de pilotes. 
Didier, qui a chuté ce matin, a eu tout le loisir de réchauffer un bœuf bourguignon de compétition.
Le repas se déroule dans une ambiance chaleureuse et amicale. Je peux te dire que c'est comme ça dans l'ensemble du paddock. Il faut bien noter que l'amateur de ce type de manifestation vient chercher cela au moins autant que le pilotage lui même. Parfois, pour éviter de passer pour un tendre, le pilote chevronné ne laissera pas paraitre une telle faiblesse... Mais ici, à Coligny, c'est bien cet état d'esprit qui est farouchement défendu. Bienvenue dans la famille (pourvu que tu n'hésites pas à souder la poignée sur la piste ! Ya tout de même un minimum !)
Le dessert a pris une forme curieusement liquide. Gérard, pilier de la VBB, élabore pour le plaisir de ses amis une boisson énergisante destinée à "pousser le café". Délicieusement fruitée, la formule de ce produit est tenue secrète. Il ne faut probablement pas en abuser...

Le speaker appelle a nouveau les participants pour reprendre le cours de la démonstration. Il fait presque chaud, la température et la météo sont idéales.

La journée continue ! Le soleil, haut dans le ciel bleu, me taquine depuis un moment. Je navigue entre le paddock et le départ pour continuer de capter des images lorsque j'arrive au fond de mes cartes mémoires. Dingue ! Des gigas de photos en stock, je crois que c'est un signe: je vais profiter moi aussi de ce beau temps pour visiter la région.

Je salue et remercie encore une fois les personnes croisées, et file récupérer Mamy ZRX.
Pour aller où ?  Je ne sais pas trop, mais j'envisage de rendre visite à Olivier qui, quelque part dans la plaine, soigne ses abeilles.
Les routes du coin ne sont finalement pas si droites que cela. En "recoupant la carte" j'évolue par monts et par vaux au gré de virolos bien dessinés et proprement revêtus. Un pur plaisir ! Je monte dans le Jura pour quelques kilomètres avant de repiquer Sud/Ouest en direction du Mâconnais. 
La région est à visiter, assurément. Il va falloir envisager de venir rouler par ici... Un prochain road-book à partager ?  Avec plaisir ! Mais ça, c'est une autre histoire !

Voici les photos dont je te parle... La liste n'est pas exhaustive, au moins un autre épisode sera nécessaire ! 




Montée historique de Coligny 2017 : Monsieur le Maire de Coligny, Bruno Raffin, roule une Terrot de 1927




Montée historique de Coligny 2017 : Quentin Gillard, Yamaha 125 TZR 1986




Montée historique de Coligny 2017 : Yves Piret titille sa Honda/Martin 750 de 1979




Montée historique de Coligny 2017 : René Miretti démarre sa OSSA 250 SPQ 1972





Montée historique de Coligny 2017 : Stéphane Mauboussin démarre sa Yamaha 125 RDX 1980





Montée historique de Coligny 2017 : Aymeric Buchallet n'a pas besoin de starter... il kicke ! Yamaha 125 RDX 2R6 1980




Montée historique de Coligny 2017 : les pilotes attendent le signal du départ. Jean Frédéric Decoret casqué, Pierre Tournier, accoudé.





Montée historique de Coligny 2017 : la plaque numéro remise à chaque participant





Montée historique de Coligny 2017 : Arnaud "tonton Raoul"au guidon de son Honda CX qui ventile sévère !




Montée historique de Coligny 2017 : Michel Albertini, Triumph 750 T140 1978






Montée historique de Coligny 2017 : Christophe Convers, Kawasaki Z1000 1977






Montée historique de Coligny 2017 : William Gaffiero, Honda 900 Bol d'Or RSC RC01 1980





Montée historique de Coligny 2017 : Franck Garnier, Yamaha 750 FZ 1983





Montée historique de Coligny 2017 : Alexandre Boichot, Honda 750 Four 1978... Joliment coursifiée !





Montée historique de Coligny 2017 : Laurent Chevassus, Honda 500 XLS 1980





Montée historique de Coligny 2017 : Jean Marc Kaluzny, Ducati 600 TT 1980





Montée historique de Coligny 2017 : Dominique Heques, Suzuki GS 1000 1980





Montée historique de Coligny 2017 : Yann Grégoire, BMW K100 café racer, 1985





Montée historique de Coligny 2017 : Jacky Bourdillat, Automoto 350 A16, 1930






Montée historique de Coligny 2017 : François Guillermont et son Kawa Z1000ST de 1979 caférisé





Montée historique de Coligny 2017 : Jean François Jerbillet, Minarelli GP50  Proto 1971





Montée historique de Coligny 2017 : Pierre "turtle" Robache, Suzuki GS1000, 1979





Montée historique de Coligny 2017 : John Humpherson au guidon d'un basset à moteur Honda 650... un mono !





Montée historique de Coligny 2017 : excès d'optimisme, ça passait, c'était beau !  (ça s'est bien terminé ;-) )





Montée historique de Coligny 2017 : Kévin Dumas, Suzuki GSX 1100, 1980





Montée historique de Coligny 2017 : Karine et Fred, 1100 Moto Guzzi






Montée historique de Coligny 2017 : Eric Vernocchi, Suzuki T350 1971





Montée historique de Coligny 2017 : Serge et Florent Bretonnière, Shmid/Suzuki GS1000 1976





Montée historique de Coligny 2017 : Marlyse Sciboz, HD 560 Rotax Replica 1983






Montée historique de Coligny 2017 : la paire Trottet/Krasniki fait le spectacle sur Shelbourne/Yamaha F350/500 1982





Montée historique de Coligny 2017 : Maurice Maingret se régale au guidon de sa Jawa 500 double arbre de GP (1954)





Montée historique de Coligny 2017 : Francis et Néné, les Locteux, à l'attaque sur L'Bougnat. Honda 450CB K0 1970





Montée historique de Coligny 2017 : Jean Pierre Burloux Suzuki 750/Derbyshire 1979






Montée historique de Coligny 2017 :Stéphane et Valentin quittent le F2 pour le rallye : il reste à trouver les bons réglages ! Suzuki 1100 Katana 1983/Panda sport




Montée historique de Coligny 2017 : Gérard Piégay, Honda 400CX 1982






Montée historique de Coligny 2017 : Dominique Ducret, Honda 900 Bol d'Or SC01 1979





Montée historique de Coligny 2017 : Avec Gégé, ya un "avant" et un "après". Il ne faut pas se fier à l'étiquette ! ;-) :-) Merci encore !



A SUIVRE !

lundi 25 septembre 2017

Coligny 2017 : 11ème montée historique Maurice Violland - Teaser :-)

Eric Bezon, side-car Motosacoche 1000, 1918


Dimanche passé avait lieu la 11 ème montée historique de Coligny.
Du soleil, des bécanes et des gens extras.
Bien sûr, j'y suis allé !
A suivre très vite dans ces colonnes, le temps de trier les gigas de photos emmagasinés.

Reste en ligne ! 
Stay tuned !

lundi 18 septembre 2017

Contact : Moto Guzzi 1000 Convert 1976



 
Moto Guzzi 1000 Convert


L’œil affuté, aux aguets, je suis toujours prêt à te faire découvrir quelques bécanes de derrière les fagots.
Solutions techniques, anachronisme ou design improbable, j'ai un faible pour la moto atypique en général et souvent pour l'anticonformiste en particulier.
C'est comme ça que je suis tombé sur la moto que tu découvres ici: une Moto Guzzi 1000 Convert.
"Ah?" Me diras-tu. Et alors ? 
Ce n'est ni plus ni moins qu'une des premières machines, sinon la toute première, a avoir été commercialisée avec une boite automatique de série.
Ce n'est pas rien, même si pour un puriste cela peu passer pour une aberration. 
Il faut se mettre dans le contexte.
A la fin des années soixante, la marque de Mandello del Lario est au bord de la faillite. La fameuse V7, développée pour les marchés publics (police, armée, administration)  permet à  la firme de se maintenir tant bien que mal en proposant une version civile en 1967. Ce modèle est considéré comme celui qui a sauvé la marque. Il donnera naissance à une lignée toujours exploitée aujourd'hui, pour le moins en tant que référence dans la plupart des modèles actuels.
Mais reviens avec moi en 1971. C'est l'année de mise en production d'un modèle emblématique Moto Guzzi : la V7 "sport". Elle est doté d'un moteur de 750 cm3 qui va évoluer l'année suivante pour équiper la V850GT prévue pour attaquer le marché américain. C'est là que le destin s'en mêle (ou s’emmêle, selon le point de vue!)

En 1972 un certain Alessandro De Tomaso rachète la marque. Il insuffle de l'argent, certes, mais aussi un état d'esprit moderne propice au développement de l'entreprise. C'est dans ce cadre que Moto Guzzi remporte l'appel d'offres ouvert par la ville californienne de Los Angeles. La V850GT devient "California" et évoluera avec le succès que l'on sait jusqu'à nos jours. 
D'accord. Mais notre 1000 Convert ? Et bien pour faire simple, c'est une V850GT réalésée et doté d'une boite automatique à deux rapports à convertisseur de couple. Il s'agissait de coller au desiderata des décideurs de l'époque. Pour eux, une moto automatique était l'idéal pour la sécurité des convois officiels. Escorter des véhicules sans à-coups, en souplesse et avec agilité  étaient quelques uns des nombreux challenges imposés pour remporter le marché.
Cubant désormais 950cc, le bloc transversal issu de la bonne vieille V7 voit sa puissance culminer à 71cv. Suffisant pour emmener les 255 kg de la belle à près de 180kmh ! 
Cette cavalerie entraine la roue arrière par l'intermédiaire d'un convertisseur de couple d'origine allemande (Sachs), un embrayage multi-disques et une boite de vitesse dotée de deux rapports: le premier pour rouler de 0 à 120kmh, hyper précis, redoutable de confort et de maniabilité en ville, le top pour escorter un véhicule ou pour patrouiller dans une agglomération tentaculaire. Le second rapport permettant quant-à lui de reprendre au delà de 120kmh jusqu'à la Vmax. 
Notre "Convert" (tu auras deviné d'où vient son nom ... non, ce n'est pas un jeune moine!) aura damé le pion à une concurrente de taille (ou de poids !): la Harley-Davidson Electra, pourtant habituée à patrouiller sous l'uniforme.

Malgré cela, si notre italienne satisfait à toutes les exigences administratives californiennes, elle a du mal à convaincre le motard lambda. Elle est pourtant dotée de solutions techniques astucieuses, comme la béquille latérale qui se déploie en coupant le contact et actionne en même temps un frein de parking. Elle participe également à la démocratisation du freinage couplé cher à la marque: la pédale actionne le frein arrière et agit sur un des deux disques avant, le levier agissant sur l'autre disque avant. 

La Moto Guzzi 1000 Convert rejoint la vie civile en 1975, d'abord sur le marché américain.
Équipée avec goût de tout l'accastilage GT de l'époque, pare-brise, pare-chutes chromés avant et arrière, sacoches rigides, selle ultra-confortable, repose-pieds plateaux et guidon "cornes de vache", elle continue modestement à tailler des croupières à Harley-Davidson sur ses terres. 
Mais le motard américain, s'il accepte sans rechigner de rouler en voiture à boite automatique, ne pense pas devoir en faire autant à moto. Il va rapidement préférer à notre belle italienne une japonaise qui va s'installer dans le paysage pour de nombreuses décennies: la Honda GL1000 "Goldwing". Celle-ci, avec son quatre cylindres à plat d'origine automobile va offrir des prestations jusqu'alors inconnues en moto. Les concurrentes, américaines ou européennes, vont en souffrir profondément.

La carrière de notre GT va cependant se dérouler sur près de 10 ans.
Environ 2500 exemplaires "civils"  de la Moto Guzzi 1000 Convert  seront produits jusqu'en 1984. 

D'une manière générale, les motards préfèreront longtemps encore passer les vitesses au pied. Même si d'autres modèles et d'autres marques ont développé et commercialisé différents systèmes de boites automatiques pour motos jusqu'à nos jours.
Il faudra passer l'an 2000 pour voir sur le marché d'abord des scooters de grosses cylindrées puis des motos proposer en série la transmission automatique. Production largement soutenue et pérennisée, il est vrai, par les progrès de l'informatique embarquée.

La Moto Guzzi 1000 Convert que tu découvres ici est un millésime 1976. Elle affiche un superbe état d'origine et moins de 50 000 km !. Elle est dans son jus avec une peinture refaite en 2009. Entièrement révisée, elle est en rodage et est à vendre. Un bon placement ? Certainement ! > speckmotos@gmail.com ou 04 72 04 66 66. http://www.speck-motos.com/



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