lundi 16 décembre 2013

Le old flying carpet ... ah ! c'est trop bon !

Honda 600 Transalp 1987

Aujourd'hui dimanche, une belle journée froide et ensoleillée, juste ce qu'il faut pour un retour aux sources, dans le calme, loin de l'agitation qui règne en ville à l'approche de Noël.

Retour aux sources car la moto que tu découvres dans cette page est une Honda Transalp XL600V, le premier "gros cube" que j'ai pu m'offrir après l'obtention du permis il y a plus de dix ans. 
Merci Monsieur Z,  tes bons conseils ne nous rajeunissent pas..!  ;-) 

Le brin de nostalgie mis de côté, c'est avec un réel plaisir que je me retrouve aux commandes de ce placide vétouine qui a fait le bonheur de plusieurs générations de motards, dont ma pomme.



Celle -ci, une authentique "PD06" de mars 1987 (une des premières commercialisées en France) totalise 89000 km. 
La mécanique ronronne comme au premier jour. 
Tout juste faut-il faire attention à de menus problèmes électriques et autres petits caprices de vieille dame, quelques points de corrosion et de patine qui ne font qu'ajouter à son charme.

Contact, pression sur le bouton et le twin s'ébroue dans un bruit feutré. 
Le silencieux d'échappement permet de tenir une discussion à voie basse. C'est amusant et... agréable ! (je vieillis ?)
Une fois à bord,  je retrouve mes marques.
Large guidon, position naturelle avec le dos droit, les jambes pas trop pliées, les bras légèrement écartés mais sans effort. Les protège-mains à l'esthétique discutable sont très appréciés en ce mois de décembre. Ils dévient l'air et permettent de se passer de gros gants de saison qui auraient un peu gâché le plaisir.
Les pieds sont en appuis sur des repose-pieds bien dimensionnés, dont l'emplacement idéal laisse penser que l'on peut rouler debout (ce qui est le cas) sans arrière pensée. L'héritage Dakar (NXR) est bien présent en cette fin des années 80, et l'on se prend à regarder loin, avec l'envie de charger la mule et de tracer.


Poste de pilotage clair et bien fini, la prise en mains est instinctive.

L'esprit de la Transalp est de proposer une prestation mixte, de pouvoir aller bosser avec tous les jours, pour sortir des sentiers battus le week-end. 
Et si l'envie te prend de faire l'inverse elle est toujours partante !

Côté moteur, cette première version est équipée d'un moteur en V qui délivre 50 chevaux vers 8000 trs. Autant dire presque à fond. Tu ne vas taquiner de telles extrémités qu'en de rares occasions, car le couple à disposition est largement suffisant pour te tirer de n'importe quelle situation.  De plus, la boite de vitesses bien étagée, souple et au verrouillage précis se fait carrément oublier.

Grosso modo, tu cruises à 100 kmh vers 4000 trs en cinquième... tu vois ? pas de soucis pour emprunter les routes qui s'offrent à toi, celle qui sont en jaune et blanc sur les cartes !
L'autoroute n'est clairement pas sa tasse de thé. Tenir un régime soutenu au delà des 5 / 6000 trs est possible -bien entendu- mais le bloc devient alors carrément gourmand. 
Au travers de ses deux carbus Keihin de 32mm, il est capable d'engloutir 8 à 10 litres au cent !
La conso se situe plutôt autour de 5l, en conduite "normale", ce qui autorise une autonomie d'environ 300km.
A ce sujet, en utilisant le gras du couple et l'infatigable relance que procure ce moulin, tu prendras bientôt un pied sensationnel. 
Le bruit du moteur et ses "froutfrouts" au rétrogradage est super sympathique et grisant.
Et comme on ne l'entend pas trop, tu n'as pas de scrupules à emprunter -comme moi aujourd'hui- les chemins de terre. J'y ai d'ailleurs croisé des cavaliers et autres promeneurs qui n'y ont rien trouvé à redire.

Les accélérations sont des plus agréables, la moto est exempte de vibrations parasites, le confort est très acceptable (même ici avec une selle un peu fatiguée car d'origine) et peut en remontrer à pas mal de moto actuelles. Le duo s'envisage alors avec sérénité. Fureter à deux sur le réseau secondaire est une expérience que je te conseille vivement !

Côté freinage, le simple disque avant et l'étrier deux pistons peut paraitre "léger" mais suffit amplement à stopper la bête. 
Et si il est secondé par un trop petit tambour arrière de 130mm, l'ensemble est malgré tout satisfaisant. Le frein moteur, important, contribue à soulager largement les garnitures et plaquettes.

La partie cycle quant-à elle procure la sensation très typée Honda d'avoir toujours connu la moto. La prise en mains est évidente. 
Le néophyte pourra tout au plus lui reprocher un centre de gravité un poil haut, surtout avec le plein d'essence.
L'équilibre s'approche néanmoins du sans faute, avec une tenue de cap impériale jusqu'à des vitesses largement prohibées. 
Sur cet aspect, il s'agit du comportement d'une routière, avec un amortissement d'origine très efficace, dont le débattement pourrait être sujet à caution sur route. Mais il n'en est rien, et aucune ondulation ne perturbe l'équipage. 





Il faut souligner qu'à l'époque de sa sortie, début 1987, la presse moto et ses essayeurs avaient eu du mal à classer cette Transalp comme trail-bike tant ses performance novatrices en faisaient un ovni dans le paysage motocycliste Français et Européen.

Le reste fait partie de l'histoire ! campée sur ses roues trail 17" arrière et 21" avant, la maniabilité est au rendez vous et les capacités de la Transalp au "tous chemins" ne sont plus à démontrer.
C'est une invitation au voyage permanente et nombreux sont ceux qui l'ont emmené autour du monde dans d'improbables voyages, dont elle est toujours revenue avec les honneurs.

Enfin, en ces temps d'Inquisition routière, c'est un bon compromis entre plaisir et utilitaire.
Agrément de conduite, conso raisonnable, coût d'entretien et budget abordables,
c'est l'assurance de continuer à rouler avec la banane.
Le marché de l'occasion l'a bien compris, une machine telle que celle-ci se négocie maintenant entre 800 et 1500 euros selon l'état. 

Sa cote d'amour comme celle de sa réputation ne sont pas prêtes de s'effondrer !


Rally Touring ... paradoxal, mais tellement vrai !


Les plus ardents d'entre nous monteront des réhausses et mousses de guidons, les autres un support GPS !



Un seul disque, parfois un poil juste, mais le frein moteur est impec'. Pas besoin d'user (trop) les plaquettes ! Les soufflets de fourches font leur petit effet, en plus d'être utiles. Le carénage est très inspiré de celui du 750 NXR mené par Cyril Neveu à la victoire du Paris-Dakar 1986... les clignotants en plus !



Une belle route à trail ! (quelque part dans l'Ain, entre Lyon et Villars les Dombes)



Dans le rétro d'une Transalp ... on voit des dunes et du fech fech ! non?!


2 commentaires:

  1. Bonjour,
    Belle mécanique, et encore entière après toutes ces années, c'est pas mal.
    Cordialement

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  2. Bonjour !
    Effectivement, cette bécane est par chance complètement d'origine. Les sensations aussi !
    Pas tout à fait ancienne, pas tout à fait "youngtimer" on en croise encore de ci delà. A son bord on ne remonte pas le temps, on le traverse !
    Bien cordialement,
    Flo

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