mercredi 21 novembre 2012

Distrayons nous ! ... un peu de lecture...

Tiens ! te voilà !
Oui, je gamberge, fouille et farfouille dans mes archives informatiques qui commencent à être conséquentes.
Il en sort une constante: j'aime remplir des pages, régulièrement et sans but précis si ce n'est toujours un peu le même sujet. 
Rébarbatif ? peut-être, et même certainement d'un point de vue familial !




Bon, mais c'est quoi ? et bien devine !... la moto en général et sous toutes ses formes. Parait qu'on pourrai faire une émission de télé sur le sujet tellement je suis pénible.
Baste ! si tu es là (tu es là ?! ) c'est que, quelque part, nous partageons la même chose...
J'étais donc dans mes réflexions lorsque je suis tombé sur un texte que j'ai écrit en mai 2007 et que j'avais "testé" sur un forum internet auquel j'étais abonné.
Certains s'en souviennent peut-être, et c'est à ce seul forum que tu dois de pouvoir le lire aujourd'hui car vu que ça traine probablement dans un coin de la Toile... autant l'assumer !

Alors là je te préviens, ce truc était "sorti tout seul". Je m'explique : de temps en temps, j'ai une idée en tête et il faut impérativement que je la couche sur le papier. 
Laisse tomber, il n'y a rien à faire. C'est comme ça. 
Évidemment, et même invariablement, ce genre de production est vouée à la destruction, un peu comme un soulagement. J'ai pas de prétentions, c'est souvent décousu, pas clair. 
Parfois, comme c'est le cas ici, c'est "propre" et à peu près lisible quoiqu'un peu chargé.

Je te livre ça. Je n'ai pas besoin de ton avis, prend ça comme ça, ou pas ! toi qui aime les images, tu vas trouver ça long. Ce n'est pas pour un blog ! mais je fais ce que je veux, c'est le mien.
Toi qui aime lire, tu vas trouver ça culcul. Tant pis ! 

Mais en cherchant bien, tu y trouveras la "petite touche racing" de derrière les fagots et peut-être un poils de nostalgie.

Enfin, si tu aimes, tant mieux.  Tout le plaisir est pour moi.



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Jeudi, 11h00.

Il fait beau, c’est mon jour de repos !

 Je voudrai partager ces quelques instant avec vous car lorsque je me retrouve avec la perspective des quelques kilomètres à parcourir dont je vais parler ici, je suis toujours empli d’une joie toute simple que chacun d’entre nous connaît bien, tailler la route, une route, celle que l’on connaît par cœur, celle où chaque parcelle de bitume vous parle, la moindre bosse, le moindre trou…cette route pour moi est celle qui me mène avec bonheur du côté de Vienne dans l’Isère, au départ de Lyon, pour ceux qui connaissent. Pour ceux qui ne connaissent pas, il s’agit d’une portion de la ô combien célèbre N7.



J’ouvre la porte du garage. Elle est là, tapie dans l’ombre. D’ici je ne distingue que le contour du saut de vent et le faible éclat que renvoie le chrome encadrant le radiateur. J’ai toujours en tête cette image amusante du jockey qui entre dans l’écurie, le cheval piaffant l’air de dire « on y va ? »
Tout doux…je place la bête sur la béquille d’atelier, contrôle la tension et le graissage de la chaîne, puis la pression hors charge de ma roue arrière, il doit y avoir une micro fuite mais rien d’inquiétant : il manque 200g  environ. Retour au sol pour l’ensemble et contrôle du niveau d’huile, bah ! , un bouchon à rajouter histoire d’être au top et ça ira.
Ce matin petite nouveauté : je règle au quart de poil la fourche avec une pensée pour la balade à venir ce dimanche…cette fois il sera plus dur de me prendre en défaut plein angle ! Plus difficile pour mon cher ami Bull de me faire un exter’ dont il a le secret avec sa foutue fourche en caoutchouc !
Ces quelques clics font en effet toute la différence. Mon destrier est un ZRX 1100R de 1999, qui fêtera bientôt ses 65000km, une « mamie » comme on me le fait bien souvent remarquer, mais comme toute mamie qui se respecte elle dégage une expérience du roulage bien particulière…vous savez, ce qui fait que votre grand-mère concocte votre plat préféré en lui confèrent un goût inimitable.
Le sourire figé, ces pensées s’estompent avec le bruit environnant de la ville au moment où j’enfile mon casque.  Les gants…le gauche, je commence toujours par le gauche !!! Pfff.

Contact ! Le quatre cylindres issu de la Kawasaki Heavy Industry s’ébroue au premier tour de démarreur. Je ne suis pas un adepte du chauffage de moteur sur béquille, ça sert à rien. Il vaut mieux enclencher la première et partir tout doucement, comme ça la boîte chauffe elle aussi.
200 mètres et arrêt à la station de gonflage. J’ai décidé de regonfler un peu mon pneu arrière, avec mon poids il doit manquer quand même ! D’autant qu’avec ses deux cent quarante kilos mamie n’en sera que plus maniable.

Je prends enfin la route. Et c’est là que tout commence véritablement. Automatiquement le road book se cale en plein écran dans mon esprit. Je ne fais pas l’apologie du road runner, juste la mise au point sur mon état d’esprit à ce moment là.
Car il ne s’agit pas pour moi à cet instant de chasser le chrono mais de ressentir un ensemble, une mécanique bien huilée, ce petit truc anticonformiste que seule la moto peut procurer : le plaisir de n’avoir rien d’autre à penser que le pilotage, et le plaisir que cela procure…je suis sûr que vous voyez ce que je veux dire !




Le Micron libéré par mes soins se fait la voix alors que j’entre sur le « boulevard de ceinture », le périphérique Lyonnais. Cette étape de liaison  me sert à faire le vide, à rassembler ma concentration et mon physique, de faire corps avec la moto. J’aime cette sensation.
Il fait beau et frais, la matinée touche à sa fin escortée par le flux des caisseux qui roulent le regard vide, pressés par quelques activités aux antipodes de ma décontraction.
Le moteur chauffe peu à peu, la boîte se fait plus douce et vient l’instant où j’autorise ma main droite à laisser s’échapper l’aiguille du compte tours. La pression du vent se fait plus forte, le paysage défile et les bagnoles disparaissent une à une dans mon rétroviseur.

Je sors du périph’ à Saint Fons puis traverse le bourg en direction de Saint Symphorien d’Ozon. Je roule désormais sur la mythique N7. Je vous fais grâce de la traversée des quelques villages qui ne sont qu’une succession de feux rouges où la prudence est de rigueur, je souligne au passage que je respecte en général les limitations de vitesse en agglomération, rapport à un vieux souvenir de jeune conducteur…un jeune garçon qui traversait sans regarder est heureusement encore là pour s’en rappeler !!

« Ma Mie » frétille du double berceau alors que nous sortons du dernier bourg avant la campagne. Elle sait que c’est à cet instant précis que je vais lui permettre de  s’exprimer pleinement, je vais lui offrir de fonctionner aux régimes qui lui sont naturels et pour lesquels elle a été conçue…
On entame par une montée toute en courbes rapides qui débouche sur le plateau, sud/sud-est où l’on prend généralement  un léger vent de travers. L’enfilade de virage me saute au visage alors que le puissante montée dans les tours me fais serrer le réservoir entre les cuisses, 7000 tours, je claque la quatre, le moteur rugît et sort de la plage de couple pour délivrer la puissance brute : premier coup de pied au cul alors que je déboule sur le plateau ou le ruban de goudron file tout droit. J’avais raison, un léger vent de travers me fait contre braquer pour rester en ligne. Petite pointe pour finir ce que je viens de commencer, un peu comme lorsque qu’on s’essuie discrètement la commissure des lèvre après un hors d’œuvre.
170kmh compteur, ça suffit pour l’instant ! En plus le paysage dans ce soleil d’automne incite à calmer le jeu pour le détailler. Je roule sur les hauteurs ce qui me permet de distinguer le Rhône en contrebas qui file sur ma droite dans le profond sillon de la vallée, le regard suivant le déroulement des Monts du Lyonnais jusqu’au pied du Mont Pilat. Sur la gauche le moutonnent les verdoyantes collines du Dauphiné, prémices des Alpes encore lointaines.

Que de poésie non ? Arrive le plongeon dans la petite vallée de l’Ozon, dont la caractéristique principale est d’être asphalté d’un revêtement qui offre un grip démoniaque par temps sec ! Et justement aujourd’hui c’est idéal…de larges virages offrent un trajectoire précise que j’avale à un rythme inavouable, les pneus travaillent parfaitement et s’accordent à merveille à mes réglages de suspension : un régal ! Les esses disparaissent dans mon dos et je découvre du sommet de la côte suivante la longue ligne droite de Simandres commandée par un gauche en dévers qui passe « à fond ». Pas de jumelles ni de képi en vue, je décide de faire parler la poudre.
Je double une voiture, maintient le moulin à la limite de la débauche de cavalerie le temps d’assurer un dernier coup d’œil pour vérifier l’absence d’obstacle ( !) et feu ! Je soude.
Rupteur trois, rupteur quatre, la cinquième claque (deuxième coup de pied au cul vers 9000trs) et le compte-tours se stabilise en entrée de zone rouge pendant quelques secondes.


Le temps d’accrocher les 250 kmh compteur et je coupe, la ligne droite n’est déjà plus qu’un souvenir ! Les douze pistons viennent mordre les galettes de 320 qui encadrent la roue avant. Dans le même instant il s’agit de négocier un pif paf assez serré qui mène à un grand rond point perdu en pleine cambrousse…les pare carters émettent une plainte alors que je balance ma Mie d’un angle vers l’autre à grand coups de guidon. (Ma fourche décomprime trop violemment tiens ! faudra que je peaufine mon réglage, il semble dangereux bien qu’amusant de délester en changeant d’angle !) Un coup de gaz pour rentrer la deux mais mal dosé la roue arrière bloque, le pneu crie mais tien bon. Je m’extrais du rond point sur la puissance, jetant la roue avant vers le ciel et repose sur le couple en passant la trois avec la grâce d’un jumbo jet !

Reste le « sot l’y laisse » du parcours, la montée des Pins. Elle ne paye pas de mine, plutôt engageante. C’est un grand droit d’un bon kilomètre, idéalement parabolique –pléonasme- dans une montée prononcée qui, si l’on se le permet, donne l’occasion de poser le genou avec une relative décontraction. Alors bon,  décontraction c’est mon deuxième prénom mais je n’arrive pas à poser le genou !! Cela dit ça ne m’empêche pas de dormir. Alors la montée des Pins pour moi c’est sur le couple et les appuis, en essayant de dessiner la plus jolie courbe possible. 
Et ma foi, c’est encore là que je prends le plus de plaisir ! Les genoux viendront un de ces jours !


 Retour à des valeurs plus sereines, sinon légales. Mamie aime bien se dégourdir les bielles et je tâche de lui fournir autant d’occasions que possible. Hélas ! C’est de plus en plus difficile et somme toutes de moins en moins raisonnable. Mais n’y a-t-il pas des raisons que la Raison ignore ? Mais c’est un autre débat.

De mon côté, je suis arrivé à bon port. Ma chère zrx verte n’a pas démérité et repose maintenant sur sa béquille. Les cliquetis sonores que le moteur émet en refroidissant en disent long sur les sollicitations qu’il a subies. J’enlève mon casque, le plein écran de mon road book mental s’efface alors que les bruits du lieu ou je me trouve maintenant me gagnent : « bonjour ! » lance quelqu’un derrière moi. C’est…ma grand-mère, la vraie, chez qui je viens parfois manger lors de mes jours de repos, celle qui concocte mon plat préféré en lui conférant un goût inimitable…vous voyez ? ;-)  


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Bien entendu, toute ressemblance avec des faits ou des personnages ayant existé est purement fortuite...  
Tout comme les performances de la machine, tout n'est que pure invention !     ;-)
Ne faites pas ça à la maison !
C'est bon là ?!
Ok !

1 commentaire:

  1. Au fait ! mamie zrx a fêté depuis ses 113 000 bornes et quelques et se porte comme un charme, merci.

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